Ouverte depuis octobre dernier, l’écurie de Sopirane est dirigée par Anne et Sophie, mère et fille. Située à Vigneux-Hocquet dans l'Aisne, vingt-cinq chevaux résident au sein de ces installations où le loisir et le spectacle règnent.
FYH : Avant d’ouvrir vos écuries, vous avez travaillé avec Alizée Froment, grand nom du milieu équestre, parlez-nous de cette expérience…
Sophie : Je suis restée 8 mois à ses côtés. Au quotidien, je m’occupais de ses chevaux et la groomais lors des événements. Nous étions très souvent en tournée de spectacles, principalement en Allemagne. La suivre lors de ses déplacements m’a tellement apporté telles que la rigueur et l’exactitude. Quand on la voit monter en cordelette puis dérouler sa reprise de dressage il faut le voir en vrai pour le ressentir ! Elle travaille avec douceur, patience et précision. Même si elle m’a conseillé avec mes chevaux, rien que de la côtoyer chaque jour m’a énormément inspiré ! Quand elle a décidé de partir vivre en République Tchèque avec ses chevaux, je n’ai pas pu la suivre, j’ai donc décidé de revenir à mes racines.
FYH : Comment pouvez-vous décrire et caractériser un cheval de pure race espagnole (PRE) ?
Sophie : Avec le frison, ce sont deux races phares pour la parade ou féria. En Espagne, on ne voit que ça : ils montent leurs plus beaux chevaux avec leurs plus belles parures. Ce sont des chevaux très généreux, porteurs et baroques pour le spectacle. Ils sont très polyvalents, ils peuvent faire de la voltige ou bien, comme nous pouvons voir, les cascades de Mario Luraschi, du dressage en liberté,… : ce sont des chevaux à tout faire tout en restant dans le joli avec grands crins, de la couleur et de belles allures.
FYH : En parallèle, faites-vous de l’élevage ?
Sophie : Je n’ai pas un grand élevage, je ne fais qu’une ou deux naissances par an. Mais je propose mes étalons à la reproduction.
FYH : Comment débourre-t-on un cheval de pure race espagnole ?
Sophie : Le débourrage d’un cheval pure race espagnol est assez rapide, il peut prendre un ou deux mois. Mais, je fais également l’éducation du poulain. Tôt dans sa vie, le cheval est proche de l’homme et comprend mes demandes. Donc, dès que je monte dessus, il y a une connexion déjà établie : tout se fait plus rapidement qu’un cheval qui arrive de pâture du jour au lendemain. Cette race est assez tardive, ils finissent de grandir vers 7 ou 8 ans et ce n'est qu’à ce moment d’ailleurs qu’on peut être sûr de sa toise.
FYH : Parlez-nous de vos étalons…
Sophie : Nelson MSL est un cheval (PRE) né à la Yeguada Monte San Lorenzo en Espagne que j’ai eu en 2013. C’est un fils de Divo PM. Je dirai que ses deux plus belles qualités sont son calme et générosité. Physiquement, il a un dos fort et court, des membres osseux avec de parfaits aplombs et une superbe couleur de feu. Il respecte aussi bien l’Homme et les juments. Avec lui, j’ai eu les conseils d’Alysée et je commence les spectacles. Il transmet à ses poulains toute sa noblesse, sa force et son calme.
Niquel V (PRE) est « le grand gentil ». Il est grand par sa taille, 1,74m, mais c’est finalement le plus sensible. Il ressent toutes les émotions de l’Homme et il lui donnera toujours tout. Avec lui, je fais plutôt des spectacles montés : il a une très bonne locomotion, avec un pas ample et décomposé, un trot avec de l'étendue dans la foulée, et un galop ample et équilibré. Il est très agréable sous la selle, très coopératif.
Deus Cel est le fils de Nelson MSL, sa mère est une demi-sang arabe. C’est un modèle plus speed. Il est très intelligent et réceptif. L’espagnol et l'arabe se mélangent très bien puisqu’il a de bonnes aptitudes physiques, de part sa morphologie et ses allures. Elles sont exploitées grâce à son mental à la fois généreux et vif.
CRÉDIT PHOTOS : Écurie de Sopriane